Son nom ne vous dit peut-être rien, mais Melvin Sokolsky a marqué la photographie de mode par son talent. Sa série pour Harpers’ Bazaar » Bubble » est dans la mémoire collective.
Né en 1933 à New York, il n’a pas fait d’études en photographie, il est autodidacte.

A 10 ans, Melvin prend l’appareil photo de son père et se lance.
Le photographe n’a que 21 ans lorsqu’il commence à travailler pour de célèbres magazines.
Fasciné par le surréalisme, Melvin a une vision novatrice de la mode, il pousse les limites du genre grâce à son imagination fertile. Travaille sur les volumes, s’intéresse au mouvement du corps sous le vêtement. S’inspire d’Alice aux pays des merveilles, de Magritte, Dali les maitres du surréalisme, les peintres flamands, Van der Weyden, Jérôme Bosch.
Ces portraits laissent passer l’émotion.









Dans les années 1970, Melvin se tourne vers le cinéma.Il déménage à Los Angeles, devient un directeur artistique très connu de publicités télévisées.

A 75 ans, le photographe passe au numérique sans problème .Toujours vif et créatif.
Mais revenons à la mythique série » Bulles » 1963
L’inspiration lui vient d’un tableau de Jérôme Bosch, » Le jardin des délices » dans lequel on peut observer des personnages dans des bulles transparentes.

Melvin se rend à Long Island pour faire fabriquer les bulles en plexiglas, des sphères de plastique jointes, laissant suffisamment d’espace entre les deux parties pour pouvoir laisser passer l’air. Les bulles sont suspendues à une grue par des câbles.
C’est en grattant le négatif de la pellicule qu’il fait disparaître les câbles
Trouver des modèles qui supporteraient d’entrer dans la bulle sans paniquer ni souffrir de claustrophobie n’est pas chose facile, c’est vers son modèle fétiche, Simone d’Aillencourt que le photographe se tourne.
Melvin Sokolsky raconte les soucis techniques inhérents à la mode auquel l’équipe doit faire face. « Le vent souffle sur les quais de la Seine » La mise en scène de la bulle prend du temps entre la grue et l’ouverture de la coque, Simone son mannequin est littéralement ébouriffée.
Pour finir le coiffeur rejoint le mannequin dans la bulle, afin de lui arranger son chignon directement à l’abri du vent.

Le matin du shooting sur la Seine, le grutier en charge des manipulations de la bulle laisse trop de lest au câble, plongeant une partie de celle-ci dans le fleuve, inondant Simone jusqu’à mi-mollet et ruinant au passage une paire de souliers Dior prêtés pour l’occasion.
En 1965, il crée » Fly « les mannequins sont suspendues par des harnais.Les robes sont fendues dans le dos.L’effet est superbe

Son travail fait partie de nombreuses collections et a été exposé dans des musées du monde entier.
En décembre 2014, Melvin reprend le série Bubble pour Harpers’ Bazaar avec Jennifer Aniston.

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